Renommé pour être le lac navigable le plus haut du monde avec ses 3810 mètres d’altitude, c’est au lac Titicaca que nous avons poursuivi notre road-trip au Pérou. Changement total de décor après les montagnes de la région d’Arequipa puisque les îles et l’eau nous attendaient.
C’est donc au plus proche de l’habitant que nous avons découvert ces tant renommés îles Uros faites de roseaux en apprenant à y vivre ainsi que l’île Taquile où règne le calme et la sérénité.
Alors si vous voulez connaître l’expérience du lac Titicaca sans l’affluence touristique, c’est par ici 😉
Si vous avez lu les articles précédents sur le Pérou, vous aurez bien évidemment compris que le bus reste le transport le moins cher et le plus simple.
Pour le confort tout dépend de la compagnie que vous prendrez mais personnellement si vous voyagez de nuit et que vous souhaitez dormir correctement en toute sérénité par rapport à la conduite du chauffeur, Cruzdelsur sera parfait.
Le trajet de nuit Arequipa – Puno nous aura coûté 21.5€ par personne pour une durée de 6h30.
La solution la plus coûteuse puisqu’il n’existe pas de billet simple et que vous paierez un « tour » à partir de 202$ par personne. Oui oui vous avez bien lu …
De plus, le train ne peut se prendre qu’au départ ou en destination de Cusco et ne propose que des départs les lundi, jeudi et samedi.
Vous pourrez trouver des vols low-cost vers Juliaca pour 60€ par personne mais attention car il vous faudra rajouter le transport jusque Puno ensuite.
De plus, même si l’avion parait au départ être le transport le plus rapide, faites attention car vous devrez arriver au moins 2 heures à l’avance à l’aéroport et attendre vos bagages à l’arrivée et compter le temps de transport jusque Puno en plus …
Puno est la ville de départ principale pour les îles, vous y trouverez hôtels, restaurants et agences sans problème.
Personnellement, je n’ai vraiment pas aimé la ville. Pollutions, froid glacial, mauvaises odeurs, grande pauvreté et quartiers malfamés … Alors, soit, ces 4 caractéristiques étaient peut-être accentuées par une grande manifestation qui avait lieu dans tout le pays… En tout cas c’est là bas que nous sommes tombés malade. Coïncidences ou pas … je n’en garde vraiment pas un bon souvenir.
Bref, vous l’aurez compris, si vous devez passer une nuit ou deux dans l’attente de visiter les îles du lac Titicaca, ce sera amplement suffisant.
Pour cela, je vous conseille vraiment l’hôtel Olimpo Inn. L’accueil y est très agréable et le service est arrangeant et à l’écoute, les chambres très correctes et leur petit déjeuner juste délicieux 😛
Le lieu est tout proche du marché mais plutôt excentré de la Plaza de armas ce qui permet vraiment d’être au calme. Vous serez à 10 minutes à pied de la gare routière et à 15 -20 minutes de la place d’armes et du port principal.
Surtout pas !!!
Les prix sont exorbitants contrairement à ce que nous avons payé et vous vous retrouvez avec une horde de touristes à courir entre les îles et les visites en perdant tout l’intérêt de vivre la culture du Titicaca.
Alors bien sûr si vous n’avez clairement pas le temps, vous ferez comme tout le monde mais sincèrement ce serait bien dommage.
En aymara, Titicaca signifie « puma de pierre ». Ce nom provient apparemment de la forme féline du lac vue depuis le ciel (bon je vous l’accorde il faut être très inventif ^^).
C’est Javier qui nous l’aura expliqué.
Javier, c’est le fils de Felix et Felix c’est un péruvien qui vit sur les îles Uros depuis sa naissance.
C’est chez eux que nous avons passé un séjour dans les îles et c’est lui qui nous a arrangé notre séjour entier sur le lac.
En gros, l’idée était de passer 1 journée entière au sein de sa famille, de dormir sur son île et le lendemain de nous emmener au bateau en direction de l’île Taquile où nous voulions dormir également une nuit chez l’habitant. Mais voilà, ça ne se fait pas et le truc compliqué c’était de pouvoir effectuer le trajet aller-retour en bateau sur 2 jours et non pas 1.
C’est donc à Felix que nous avions tout payé puisqu’il s’est occupé de tout en ayant même résolu l’incompréhension du guide pour notre retour en bateau : un coup de fil suffisait à résoudre le problème – à savoir, si nous avions réellement payé ou non.
Du coup, si vous souhaitez le contacter n’hésitez pas à me demander son whatsapp par mail ou sur ma page facebook 😉 Son fils Javier parle français pour ceux qui auraient peur de ne pas s’en sortir en espagnol ^^ »
A la demande de Felix, nous nous étions donné rendez-vous au port Kalapaja (le port non touristique) à 9h30 pour pouvoir profiter de la journée entière.
Bien évidemment les taxis ne connaissent pas ce port … c’est pourquoi Javier nous avait envoyé un plan via whatsapp 😉 Prévoyant eheh !! 😛
Pour payer le carburant du bateau et venir nous chercher à l’aéroport, il nous avait demandé 20 soles par personne (soit 4€). Il fallait également compté 8 soles par personne pour l’entrée sur les îles du lac Titicaca.
Après avoir trouvé un taxi pour 10 soles pour aller vers le port, nous rencontrons enfin Felix ! Un petit homme rond aux habits colorés – comme le veut la tradition – avec un sourire des plus lumineux … quelle joie et quelle bonheur !! 😀
Nous embarquons alors dans son petit bateau de fortune qui fonctionne très bien et nous dirigeons vers son île où nous attend sa famille.
Voici donc le temps de bienvenu où nous saluons tout le monde, nous présentons et prenons nos quartiers avant de repartir pour une visite des environs des îles Uros.
Felix nous emmène alors à la découverte de sa culture et de ce qu’a été sa vie jusqu’à aujourd’hui en nous parlant des changements avec l’arrivée massive du tourisme.
Nous passons dans un 1er temps devant toutes les îles « artificielles » décorées pour le tourisme où les habitants jouent la comédie à longueur de journée pour accueillir des groupes.
Il se désole de voir autant de monde arriver chaque jour dans de grosses embarcations puisqu’elles polluent ses îles, les abîment beaucoup plus vite et n’est plus au calme. Mais c’est malgré lui qu’il en voit pourtant les avantages financiers et qu’il dit aimer le fait que le monde s’intéresse à leur culture qui – il le sait – est très différente de celles des pays de l’hémisphère nord.
Une fois le carburant récupéré et l’école montrée au bout du village, nous quittons le « village » flottant pour sortir dans les marais de roseaux.
Nous croisons un couple de pêcheurs au filet et plus loin un des fils de Felix, lui aussi en train de pêcher, à pied nu sur une embarcation flottante à moitié dans l’eau. Nous avons froid pour lui.
Felix nous explique alors que les poissons se font de plus en plus rares à cause de la pollution des gros bateaux touristiques qui passent chaque jour non loin des îles et qu’avec leurs petits bateaux à eux ils ne peuvent pas se permettre d’aller beaucoup plus loin pour en chercher.
Nous goûterons par ailleurs à la racine de « totora » (le roseau) au goût très doux ressemblant à celui des pousses de soja. En effet, en plus de s’en servir pour construire leurs îles, la totora est également une de leur grande ressource alimentaire.
C’est ensuite sur l’île de sa maman – qui aura vécu plus de 100 ans sur le lac – que nous apprendrons que tout ce qui provient du lac les aide à se nourrir mais également à se soigner. Comme par exemple, le sang des poules d’eaux leur servait à soigner les crises d’épilepsie.
Je ne pourrais vous raconter tout ce que nous avons appris … mais je vous laisse apprécier quelques clichés 😉
Nous rentrons aux alentours de 12h30 et mangeons notre pique-nique sur les transats emmitouflés de tous nos pulls. En effet, le vent est froid et la météo sur le lac est rarement chaude. Nous avons déjà de la chance, il ne pleut pas ! Ouf !!
C’est après une petite sieste que Javier vient nous chercher pour un petit cours d’histoire du lac Titicaca. Il nous en apprendra beaucoup, notamment sur l’origine du nom évoqué plus haut et nous échangerons pendant 2 heures sur ses conditions de vie à lui.
Curieusement, il parle français, nous nous intéressons donc à la scolarité au Pérou et sur ses ambitions futur quant au fait de rester vivre sur le lac avec sa famille ou partir.
S’en suit le moment « télé » où, fier, Felix et Javier nous montre un reportage dans lequel ils apparaissent. La vidéo nous apprend comment les îles sont construites sur 3 mètres d’épaisseurs de totora et sur lesquelles on rajoute à chaque semestre une couche pour contrer le coulage régulier de l’île.
On apprendra également qu’une nouvelle île se construit à chaque mariage en cadeau des familles pour la nouvelle vie des mariés. Un reportage très intéressant !
Le mot n’est pas faible … En effet, c’est à la tombée de la nuit que l’on comprendra pourquoi il y a 7 couvertures sur le lit … D’autant plus, quand en pleine nuit, nous remarquerons que ça ne suffit pas ^^ »
Mais au delà du froid, nous continuons à profiter de la vie Uros et dégustons une excellente préparation à la truite du lac avant d’aller nous coucher avec la bouillotte aux pieds 😛
Un dernier attrait à aller voir Felix. Celui-ci se prend au jeu de nous habiller comme les vrais Uros. A nous les couleurs flamboyantes et les tissus chauds –> on comprend mieux maintenant leur résistance au froid ^^
Felix nous apprend quelques pas de danses traditionnels, nous envoie flotter sur une petite île qu’il a construite exprès et nous prend en photo. Ça fait très « cliché touristique » mais ça nous fait plutôt rire et on se prête nous aussi au jeu car c’est ça aussi les moments de partage. Et voir Felix avec son grand sourire ça n’a juste pas de prix !! ^^
Oui nous n’avons passé qu’1 journée et demie sur les îles en compagnie de Felix et sa famille mais quelle richesse d’échanger et de rire avec des gens du bout du monde. Un proverbe dit que le seul langage universel sera à jamais le rire et les sourires …
Et je le confirme. Car même si on ne parle pas la même langue, qu’on ne vit pas de la même façon, c’est toujours le rire qui nous unit. Et voir le sourire de Felix, de Javier et de sa famille au quotidien malgré les conditions très rudes de leur vie c’est juste une bouffée d’air pur et une claque au visage par rapport à notre égoïsme de « riche ».
Nous avons donc passé un peu moins de 2 jours formidables avec des inconnus mais nous avions pourtant tous les larmes aux yeux en nous disant au revoir…
Nous quittons alors Felix qui nous amène à un autre bateau – lui touristique – devant nous mener jusqu’à l’île Taquile avec un groupe de touriste. Notre hôte s’explique avec le guide pour lui dire que nous l’avons déjà payé et que nous ne ferons que l’aller avec lui, le retour étant prévu pour le lendemain.
Heureusement pour nous, nous ne ferons que le trajet avec eux car force est de constater qu’il s’agit effectivement d’un bel attrape-touriste.
Globalement, les touristes passent la veille sur les îles Uros dans un « hôtel » flottant mais pas du tout chez l’habitant – ou du moins pas comme nous le prétendons – et partent sur l’île Taquile le 2ème jour avant de rentrer le soir au port de Puno.
Mais le passage sur l’île Taquile sera vraiment des plus rapides pour eux puisque le bateau nous dépose en bas de l’île, il faut ensuite monter jusqu’en haut pour aller manger pendant 1 heure et si la chance est avec vous, vous pourrez aller voir la place 30 minutes avant de repartir pour le bateau …
Bref, il y a mieux tout de même ! Surtout que, notons-le, il y a 2h30 de navigation sur le lac entre les îles Uros et l’île Taquile soit 5h de navigation pour 2h sur l’île — ».
Après avoir mangé avec le groupe, nous nous sommes dirigés vers la maison d’Ines et Felipe au Sumaq Wasi où nous y avons dormi pour 25$ (alors oui c’est plus cher que la moyenne des prix au Pérou, mais pour dormir sur les îles, il vous faudra mettre au minimum ce prix là …).
Un petit havre de paix au milieu des cultures et des fermettes et en face du lac majestueux Titicaca. Une petite chambre et une petite salle d’eau nous y attende et à la grande surprise de Quentin, de l’eau chaude dans la salle de bain extérieur – l’eau étant chauffé à la chaleur des rayons du soleil. =)
Quant à l’accueil, elle fut dans un 1er temps plutôt froide jusqu’à ce que l’on comprenne que notre espagnol n’était pas assez fluide pour qu’Ines se sente à l’aise avec nous. Cependant les échanges avec elle et sa fille pendant le repas du soir et le petit déjeuner furent très enrichissants quant à l’apprentissage de leur culture si spécifique.
Ayant l’après midi libre, nous nous sommes empressés de partir à la découverte de l’île avant que le soleil ne se couche.
Nous avons alors découvert des ruines, des élevages de bétails, des cultures en terrasses et des locaux intrigués de notre passage. En effet, rare sont les touristes qui restent dormir une nuit à Taquile, et leur tranquillité a l’air de leur tenir à cœur mais on comprend aisément pourquoi quand on se promène dans cette atmosphère paisible et calme.
Nous découvrirons de superbes paysages notamment avec vue du coucher de soleil sur le lac pour notre plus grand plaisir.
Il ne nous reste plus qu’une matinée pour profiter de la sérénité du lac Titicaca et de ses îles … C’est alors sur le trajet du retour que nous nous questionnons sur notre façon de vivre.
On peut se demander pourquoi les habitants vivant sur le lac Titicaca s’obstinent tellement à continuer à vivre dans des conditions aussi dures quand aujourd’hui tout est tellement plus simple ?! Mais on comprend tout de même cette idée de perdurer une culture quand chaque jour nous oublions la notre … et quand chaque jour nous oublions la simplicité de vivre et de sourire pour la moindre raison.
Ce passage chez l’habitant nous aura transformé c’est sûr !
C’est pourquoi je ne peux que vous conseiller de privilégier ce mode de voyage car au final il n’est pas plus cher qu’un tour organisé (145 soles par personne – soit 40€ – pour les 3 jours tout organisé par Felix + les 25$ pour deux de la nuit à Taquile).
J’espère que vous aurez l’envie et le courage de continuer votre itinéraire vers cette région plein sud du Pérou et j’espère surtout que vous y passerez un aussi bon moment que nous.
Dans l’attente de vos retours heureux =)
* Marine *
(Article écrit en novembre 2019)