Pourquoi je n’ai pas aimé Bali ?

Fleur de Bali

« – Tu es parti où cet été ?
– Ohhh en Indonésie, c’était génial !
– Ahhh mais oui on m’a énormément parlé de Bali, ça doit être tellement beau !
– Euh … j’ai parlé de l’Indonésie pas de Bali … Alors oui j’y suis passé mais ohhh que non ce n’était pas extraordinaire comme on me la décrit !
 »

Et oui ! J’ai adoré l’Indonésie mais, à part le snorkeling à Pulau Menjangan, j’ai vraiment détesté Bali. Alors non je ne viendrai pas critiquer ici ceux qui sont en amour pour cette île – ce que je peux tout à fait comprendre malgré tout – mais je vous exposerai les faits qui ne m’ont pas permis de l’apprécier.

Le tourisme exponentiel de Bali.

Premier point et pas des moindre, le tourisme ! Je suis de celles qui sont convaincus que le tourisme est une des raisons de la déchéance de notre planète malgré le fait que je sois moi-même une grande touriste ! Alors je ne parle pas ici de tous les touristes, vous l’aurez compris, mais de ceux qui ne respectent absolument rien et surtout pas leur environnement !

A quelle période partir à Bali ?

La meilleure période pour aller en Indonésie se trouve pendant la pleine période estivale soit pendant les mois de juillet et août.

  • Premièrement car le climat est idéal à cette période de par une chaleur soutenable (35° maximum avec un air très respirable et non étouffant),
  • Deuxièmement car c’est le seul pays asiatique où la mousson n’est pas présente durant ces deux mois. Mais …

Je vous déconseille tout de même d’y aller à cette période !!

Et oui, désolé de vous décevoir mais si vous voulez évitez le plus grand nombre de touristes et voir de l’authenticité culturelle il vaut mieux éviter Bali en été ou alors, si l’Indonésie vous attire tellement, faites d’autres îles …

En période estivale, l’île n’appartient plus aux Indonésiens.

Je vais peut-être paraître crue, mais sincèrement j’ai eu l’impression de ne pas être à l’étranger et de passer un séjour dans une colonie appartenant à un état bien développé …

En résumé : le nord de l’île appartient aux Européens : nous n’avons croisé que des touristes Allemands et Anglais, nous en étions même parfois à compter sur les doigts de la main le peu d’Indonésiens croisés … Pour ce qu’il s’agit du sud de l’île, lui, appartient clairement aux Australiens qui envahissent la zone de par les faibles prix des vols entre l’Australie et Bali.

L’incivilité touristique.

Malheureusement je parle ici aussi bien des touristes que des locaux…

Et oui ! Outre le fait que certains touristes ne respectent rien ni personne – en se permettant par exemple d’insulter les locaux car « nous on a de l’argent donc on est les rois ! » – les locaux deviennent eux aussi froids et parfois impolis, de par cette industrie du tourisme. Il n’y a malheureusement plus qu’écrit « touriste » sur votre front alors vous pouvez oublier pour beaucoup le côté accueillant …

Mais quand partir alors ?

Si vous n’êtes pas enseignante comme moi et donc pas obligé de partir pendant les périodes de vacances scolaires, je vous conseillerai de partir en juin ou en septembre. Le climat et les températures restent exactement les mêmes et vous aurez 50 fois moins de touristes x)

L’authenticité perdue de Bali.

Ce point étant malheureusement étroitement lié au premier. Evidemment si vous évitez la période juillet / août, vous serez moins dérangé de ce côté-là, cependant c’est le point qui m’a le plus marqué en arrivant de Java : la perte d’authenticité.

Les locaux plutôt désagréables.

Le tourisme apporte souvent des désagréments.

En effet, les locaux sont soit peu habitués aux touristes et donc ne s’en approchent pas, soit travaillent avec eux mais dans le sens où ils ne sont que business.

Comme dit plus haut, le mot « touriste » est écrit sur votre tête, les Balinais travaillant alors dans le tourisme ne chercheront qu’à faire du chiffre sur vos bras et vous arnaqueront dès qu’ils le pourront en vous proposant des prix nettement au dessus des îles de Java ou de Sumatra. Et je peux vous l’affirmer y étant passé, cela se voit surtout aux prix des restaurants et hébergements.

Des villes à l’image des pays riches.

J’ai adoré Sumatra et Java car tout était authentique que ce soit au niveau des transports, des restaurants, des magasins ou des locaux tous plus sympathiques les uns que les autres …

Mais une fois le pied posé à Bali, vous oubliez tout ça ! Les transports entre les grandes villes ressemblent tout autant à nos petits bus européens (au revoir les bémos tout pourris – bah oui on finissait par s’y faire nous x) ), dites adieu aux warungs où vous payiez 2€ le repas et au revoir aux nombreux Indonésiens si accueillants des autres îles …

Et le PIRE pour moi : dites bonjour aux villes typiques de l’hémisphère nord où vous retrouverez toutes vos boutiques de marques de vêtements bien de chez nous. Nous avons même trouvé à Ubud des tas de magasins vendant des bibelots africains …

« Mais euh … ça ne choque personne ça en fait ??!! On est venu en Indonésie pas en Afrique ou en Europe, c’est bien pour avoir des magasins et de la culture typiquement indonésienne non ??« 

Trop touristique pour être authentique !

Nombreux articles en font leur gros titre en ce moment : le tourisme tue le tourisme ! Pourquoi voyageons-nous, nous, les backpackeurs ? Pour la richesse des différentes cultures rencontrées sur notre chemin, pour des paysages fantastiques, pour des rencontres inoubliables avec des locaux …

Malheureusement ce n’est pas le cas de beaucoup d’autres touristes, qui ne viennent à Bali que pour pouvoir dire « Je suis allé à Bali ! ». La plupart sera venu :

  • « Juste » faire la fête,
  • Passé faire un selfie dans une position débile pour dire « je suis passé voir tel monument » sans pour autant s’être intéressé de l’histoire de celui-ci,
  • Dépenser son argent à tout va,
  • Prendre les indonésiens pour des « pauvres » à leurs services et par la même occasion,
  • Venu salir les nombreuses plages et mers du pays en y laissant leurs cadavres de bouteilles d’alcool ou canettes de coca.

Bref, vous l’aurez compris, je dois surtout mon horreur pour cette île à cause du touriste de « base » ! –‘’

Plage départ Pulau Menjangan

Le fardeau Indonésien : les problèmes écologiques.

Les vidéos trainent de tout côté sur Internet : les océans de plastique, les décharges abandonnées mais aussi la pollution de l’air et de l’eau de par les nombreux dégagements des pots d’échappements. Ce problème me marquant beaucoup, j’ai cherché à comprendre pourquoi et à faire un constat de certaines choses en discutant avec les locaux.

Un constat :

L’océan Indien est cerclé par ses nombreuses îles et devient la poubelle du monde. Ceci n’étant pas étonnant car si l’on regarde une carte mondiale des courants marins, tous se regroupent vers l’Indonésie, la Malaisie ou encore la Thaïlande. Or les légers courants se trouvant sur les côtes de ces derniers pays ne sont pas assez forts pour renvoyer les déchets plus loin et se déposent alors malheureusement sur les si belles plages Asiatiques.

Quant aux décharges abandonnées, l’Indonésie ne disposant pas de ramassage d’ordures permettant un tri des déchets tel que dans nos pays, celles-ci se développent de plus en plus à l’abri des regards du touriste mais en vain.

Pourquoi cette pollution est-elle d’autant plus visible à Bali ?

Bali étant l’île la plus touristique du pays accueille donc d’autant plus de touristes. Et qui dit plus de monde dit plus de déchets. Alors je ne dis pas que cela est propre à Bali car nous avons également vu des décharges abandonnées à Java et Sumatra mais beaucoup moins fréquentes et moins visibles. Tout cela pour vous dire qu’il s’agit d’un problème commun à toutes les îles mais que ce problème est, de surcroît, plus visible à Bali car il y a plus de déchets à éliminer.

Outre ce 1er point encore lié au tourisme de masse, c’est en discutant avec Kadek – notre hôte à Banuywedang – que nous avons mieux compris le pourquoi du comment.

En effet, comme dit précédemment, l’Indonésie ne dispose pas de déchetterie à grande échelle où sont recyclés ou supprimés les déchets. Les habitants doivent donc les éliminer seuls. Ceux-ci ne sachant pas trop comment s’y prendre, réunissent alors un mont de déchets et brûlent le tout. Sauf que, vous l’aurez compris, tous ne se brûlent pas. Certains déchets finissent alors dans les égouts ou s’envolent n’importe où pour rejoindre … la mer.

De plus, Kadek nous a également appris qu’il n’existait pas de cours et de prévention face aux problèmes écologiques et environnementaux. Ceci ne faisant pas parti de l’éducation à l’école en Indonésie, ça ne permet donc pas d’apporter un sens critique aux nouveaux citoyens par rapport à la sauvegarde de notre si belle planète.

Des activités à éviter.

L’exemple de Bali à Lovina Beach.

Une activité que j’ai faite et énormément regretter : aller voir les dauphins à Lovina Beach !! C’est à partir de cette excursion que j’ai eu en horreur Bali…

Au 1er abord on se dit « l’activité n’est pas chère, ça peut être sympa, en plus je n’ai jamais vu de dauphins et puis … si on n’en voit pas, on profitera au moins d’une balade en bateau et d’un lever de soleil … à ce prix là rien est perdu ! ».

Grave erreur !!!

J’avais lu d’autres bloggeurs le déconseillaient également mais alors j’étais loin de m’en imaginer cela …

Au début, il y a peu de bateau si vous avez la chance de partir dans les premiers. Une demi-heure passe alors … et arrive une nuée d’autres bateaux remplis, comme vous, de touristes. Nous avons compté plus de 200 embarcations … imaginez donc ce qui arrive quand ces pauvres dauphins tentent de refaire surface pour respirer… vous assisterez en direct à une chasse aux dauphins !

Mais vraiment !!!

J’étais abasourdi de voir les pêcheurs charger dès qu’un dauphin avait le malheur de montrer le bout de son nez. C’était à celui qui allait s’en approcher le plus près possible.

Bref, une abomination pour ces êtres vivants qui ne pouvaient clairement pas profiter librement de leur espace naturel. De 1, car ce cirque se reproduit tous les jours et de 2, car les émanations d’essence des centaines de bateaux sont déversés dans leurs eaux.

Donc s’il vous plait, ne faites pas la même erreur que nous et évitez cette excursion pour préserver ces si beaux animaux ! =)

Une idéologie trompée.

Le problème avec Bali c’est que tout le monde en parle. Autant ceux qui y sont allés que ceux qui n’y sont pas allés mais qui s’en sont fait un avis formidable à la lecture d’articles. Tout le monde vend cette île comme une île paradisiaque avec son eau turquoise, ses temples des plus dépaysants, ses volcans aux mémorables couchers de soleil ou encore ses si belles rizières. Mais honnêtement toutes ces choses se trouvent aussi sur les autres îles Indonésiennes et avec nettement moins de touristes.

Ce qui m’a en réalité le plus déçu c’est de voir qu’en fait, Bali est une île et une entité à part entière. Ce n’est pas là que vous devez aller si vous voulez connaître la culture indonésienne car Bali est devenu malheureusement dépendante de son tourisme et, de surcroît, est la seule île Indonésienne hindouiste. Il ne s’agit donc pas – en voyageant là bas – d’apprendre à connaître la culture Indonésienne mais plutôt la culture Balinaise qui est tout autrement différente.

Conclusion

Donc si vous êtes le genre de touristes à vouloir simplement profiter des plages paradisiaques, des hôtels demi-pensions, des activités toutes trouvées offertes sur un plateau et souvent bondées d’autres touristes comme vous, alors allez à Bali !

Mais si au contraire, vous cherchez la vraie authenticité, la découverte d’une culture tout à fait différente, la rencontre avec des locaux des plus agréables et des activités hors des sentiers battus, faites comme moi et partez à l’aventure en osant parfois vous perdre sur les autres îles indonésiennes … Vous n’en serez que plus satisfaits et fiers d’avoir vu et connus des choses que peu d’autres auront fait 😉

En vous souhaitant une route remplie de rencontres et d’aventures !

* Marine *

(Voyage réalisé en août 2018)

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